Du carburant pour les technos financières
Le président et cofondateur de M2S Capital, Eric Lemieux, a constaté le besoin d'un fonds consacré aux technologies financièeres lors de son récent mandat comme directeur général du regroupement Finance Montéal.
PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE
Publié le 02 avril 2015 à 06h36 | Mis à jour le 02 avril 2015 à 06h36
Dans le marché de l'informatique, les grandes banques et les autres entreprises de services financiers sont depuis longtemps parmi les plus grands clients des fournisseurs de services et d'équipements de pointe.
Mais avec le déferlement des technologies numériques sur un mode portable et personnalisé, ces institutions financières sont confrontées à une véritable révolution des moyens pour rejoindre leurs clients, actuels ou potentiels.
La façon dont elles s'ajustent à cette révolution technologique influe également de plus en plus sur leur compétitivité et leur rendement, dans un marché des services financiers plus mouvant que jamais.
«Le modèle d'affaires des institutions financières est en train de changer avec ces nouvelles technologies. Pour s'y adapter, aussi, les principales villes financières du monde se dotent d'incubateurs de PME technologiques appliquées aux services financiers. Pourquoi pas à Montréal, déjà parmi le top 20 des centres financiers du monde? Et qui possède un important et dynamique secteur des technologies numériques?», explique Éric Lemieux, président et cofondateur de M2S Capital.
Fonds de 150 millions
Cette nouvelle société veut constituer un fonds de capital de risque de 150 millions pour appuyer des PME et des partenariats technologiques qui ciblent les besoins du secteur des services financiers.
Éric Lemieux est bien connu dans ce secteur à titre d'exdirecteur général du regroupement Finance Montréal un mandat de trois ans terminé le 31 mars et du Centre financier international (CFI) de Montréal. Et auparavant, il a été viceprésident chez Desjardins dans différents secteurs d'activité: commerce électronique (Accès D), produits en gestion d'avoirs des membresclients, filiales d'assurances.
À la direction de Finance Montréal, l'un des principaux «chantiers» qu'a supervisés Éric Lemieux concernait justement les technologies financières, rebaptisées «fintech» dans le jargon du milieu.
C'est donc au fil de ses échanges et, en particulier, des deux conférences «Fintech» tenues avec succès à Montréal depuis 2013 qu'a émergé un projet de fonds destiné aux entreprises technologiques qui élaborent des projets pour le secteur des services financiers.
Avec M2S Capital, Éric Lemieux veut constituer un fonds de capital de risque provenant d'institutions financières d'envergure au Québec qui souhaitent se rapprocher de développeurs de nouvelles technologies dans le but, notamment, d'y trouver des innovations pouvant rehausser leur compétitivité et leur rendement d'affaires.
Éric Lemieux entend aussi solliciter des firmes d'envergure dans le secteur des technologies numériques qui, pour leur part, souhaiteraient participer à ce prochain «écosystème» entre des entreprises technologiques et des institutions financières.
Dans son plan d'établissement de M2S Capital, Éric Lemieux prévoit réaliser le premier assemblage de capitaux pour l'automne prochain. Pour ensuite être en mesure de réaliser, au début de 2016, les premiers investissements ou financements de projets en technologies financières à Montréal.
À terme, le portefeuille de M2S Capital devrait se constituer de «15 à 20 entreprises ou projets technologiques en phase de développement», indique M. Lemieux.
Quant aux entreprises en démarrage, ou «startup», comme on dit dans le milieu du capital de risque, M2S Capital prévoit aussi s'y intéresser, mais pas en priorité.
«Nous aurons sans doute quelques startup en portefeuille, mais ce n'est pas notre secteur cible, parce qu'il y a déjà beaucoup d'intervenants à ce niveau, précise Éric Lemieux.
«Ce qui manque encore dans le secteur financier à Montréal, c'est un fonds dédié au développement de projets et de partenariats entre des entreprises technologiques et des institutions financières à la recherche d'innovations.
«C'est ce qui se fait déjà dans des centres financiers comme Londres et New York, avec des institutions financières d'envergure comme Barclays et Wells Fargo. Ça se prépare aussi à Toronto, souligne Éric Lemieux.
«Avec M2S Capital, nous voulons que ça se passe aussi à Montréal, dans le but de contribuer à la compétitivité de son secteur des services financiers.»
M2S CAPITAL QUI: Éric Lemieux, exDG du regroupement Finance Montréal, et deux associésparticipants L'IDÉE: un fonds de 150 millions en capital de risque destiné aux innovations technologiques dans les services financiers
L'AMBITION: constituer au Québec un réseau d'entrepreneurs technologiques et de gestionnaires d'institutions financières pour favoriser le développement des technologies financières
ILS Y CROIENT ET ILS POURRAIENT Y INVESTIR: des institutions financières et des sociétés technologiques d'envergure qui se sont déjà impliquées dans le chantier «fintech» du regroupement Finance Montréal
www.m2scapital.com
Debug Capture de l'exception : : © La Presse, ltée. Tous droits réservés.